Publié par riahim1 le
¡Atención, piquante ! Comme le dernier mexicanos que j’ai mangé il y a 10 ans avant de savoir ce qu’il y avait dedans ! ahah
Et pendant ce temps-là au Royaume-Uni…
J’écoute régulièrement les podcasts agricoles diffusés par la BBC Radio 4. Ils ont un programme radio spécialement dédié au domaine agricole qui est une véritable mine d’or d’informations, mais surtout, qui amène à la réflexion.
Depuis l’entrée en vigueur du Brexit, il s’en passe dans les fermes des rosbeefs. On entend surtout parler de la petite gue-guerre franco-britannique pour le partage des zones de pêche, mais le secteur de production primaire est au bord de l’implosion. Et ce, pour une raison très simple : le manque de main d’œuvre.
En effet, avec la fermeture des frontières et de nouvelles règles pour l’embauche de travailleurs étrangers, les secteurs de la production et de la transformation peinent à trouver des bras.
Les exemples sont légion où l’on voit des serres et des champs immenses avec les fruits et légumes qui pourrissent sur pied. Quel gaspillage ! Ma foi, il s’agit ici de végétal, ce qui est moins attristant que ce qui se passe avec les animaux. Faute de bouchers dans les abattoirs et les ateliers de transformation, plus de 30 000 porcs en bonne santé et prêts à être mangés avaient déjà été abattus dans les fermes avant Noël, et ce chiffre ne fait qu’augmenter de jour en jour.
L’absurdité de notre modèle agricole occidental nous gicle au visage. On détruit les sols de la planète en cultivant des céréales et des protéagineux pour nourrir des animaux dans des conditions déplorables et tout ça pour en faire des croquettes pour chiens et chats.
Notre système alimentaire, et donc finalement notre survie sur Terre repose sur un tabouret bancal à deux pieds. Dans le cas du Royaume-Uni, l’origine de la main-d’œuvre a complètement changé au début des années 2000.
On pourrait croire que nous sommes épargnés dans notre beau petit Royaume-(dés-) Uni, mais il n’en est rien. On l’a bien vu quand la crise du Covid est arrivée. D’un seul coup, les grosses fermes, principalement au nord du pays, faisaient face à une pénurie de main-d’œuvre. C’était également le cas France. Les journalistes ont surtout mis en avant la production de fraises, mais c’était l’ensemble du secteur horticole qui était touché.
Ne mentionnons pas le cas des Etats-Unis, où là, c’est encore pire. La Californie est l’état qui fournit une bonne partie du pays en fruits et légumes. Sans les centaines de milliers de travailleurs illégaux, en l’espace de trois jours, les étales des supermarchés seraient vides. Quelle hypocrise dans un pays qui avait voté pour un mec qui voulait faire un mur le long de la frontière mexicaine !
De même ici, ne généralisons pas, mais la grande majorité des fruits et légumes que l’on trouve à bas prix dans nos supermarchés sont produits et récoltés par de la main-d’œuvre étrangère. Inutile de jouer au journaliste d’investigation car il y en a déjà chez Tchack qui font un travail remarquable pour dénoncer les dérives du secteur. Dans le numéro de l’été et de l’automne 2021 (disponibles sur leur site https://tchak.be/), ils dressent un portrait peu glorieux de ce qui se passe en Belgique.
Sachant tout le travail que demande la production d’un fruit ou d’un légume et que je vois des produits à prix cassés venant d’Espagne (et d’ailleurs), je me dis qu’il y a anguille sous roche. Je ne veux pas cautionner tout un système qui détruit les sols, qui pollue les eaux et qui fait pleurer des enfants en manque de leur papa ou de leur maman partis trimer dans « la mer de plastique d’Andalousie ». Quel cliché cette région d’Espagne, mais en même temps, c’est le meilleur exemple qui soit !
Posons-nous des questions en lisant les étiquettes et les prix la prochaine fois que nous irons au magasin. Pourquoi est-ce que ce fromage est deux fois moins cher que celui-ci ? Comment est-ce possible que ce magasin vende du poulet à 2,39 € /kg alors que le petit producteur de mon village le vend à 10 €/kg ? Qu’y a-t-il de différent entre ces deux produits ? Pourquoi les tomates d’un maraîcher bio sont-elles cinq fois plus chères que celles d’Espagne ?
Se poser des questions, c’est déjà avoir une partie des réponses.